Les crises ont toujours été cycliques. Mais 2011 a mis en évidence une nouvelle donne : les cycles seront dorénavant de plus en plus courts. Dans ce monde économique en mutation, ne devrons-nous pas nous habituer à être finalement dans un « état de crise permanent » ?
Les raisons ne manqueront pas pour alimenter un climat général de doute, d’incertitude et d’attentisme économique, le manque de visibilité sur la conjoncture générant une plus grande prudence des entreprises. La pression opérationnelle pousse à gérer les actions en urgence, engendrant des décisions relativement court-termistes. Pour les nouveaux projets, un certain attentisme s’instaure et leur lancement est repoussé à des lendemains plus sûrs. Oui, mais si ces lendemains ne reviennent plus, il va donc nous falloir considérer les choses autrement.
Se résigner ? Non. Innover ? Oui ! L’innovation doit être vue comme un moyen de sortie de crise ou, tout du moins, comme un modérateur de celle-ci.
L’innovation comme outil de différentiation
C’est bien sûr un des buts les plus recherchés des démarches d’innovation. Il est faux de croire qu’en temps de crise, les clients ne sont pas sensibles aux produits et services innovants. Quand l’innovation fait sens, elle trouve son marché. Citons deux exemples. 1993/94, crise du Système Monétaire Européen ; 1995, décollage du GSM en Europe. 2008, crise économique majeure ; 2009, explosion des ventes de l’i-Phone. De plus, l’entreprise innovante, en tant que pionnière, se constitue un avantage concurrentiel fort sur le marché, avec une image de marque très valorisable.
L’innovation au service de la compétitivité de l’entreprise
Mais l’innovation peut aussi être utilisée comme outil de rationalisation et d’optimisation des coûts et processus. De nombreuses entreprises ont lancé des programmes spécifiques pour stimuler les réflexions innovantes autour de la baisse des coûts de production des biens ou des services.
Par exemple, dans l’industrie, les démarches d’analyse de la valeur s’appuient sur des groupes d’innovation pluridisciplinaires qui, lors de séances de créativité, travaillent sur un poste de coût en particulier et imaginent toutes les solutions qui permettraient de le réduire.
L’innovation comme pilier de l’animation des équipes
Last but not least, l’innovation constitue un véritable pilier d’une politique de stimulation du travail entre les équipes. L’animation de l’intelligence collective, tous les process et outils collaboratifs sont autant de formidables catalyseurs d’échanges au sein de l’entreprise. De plus, ils renforcent les liens entre des directions pour lesquelles les tensions peuvent être plus vives en temps de crise (ex : la DSI dont les budgets ont été réduits et les métiers qui cherchent à avoir le plus de réactivité possible pour trouver de nouvelles sources de développement)
Pour conclure, n’oublions pas que l’innovation n’est pas une incantation ; elle est avant tout un état d’esprit. Elle est pragmatique et progressive, n’entraînant pas forcément de gros investissements ou de coûts déraisonnables.
L’innovation n’est pas l’invention, l’innovation est un moyen concret qui peut permettre à l’entreprise de sortir du marasme économique, ou tout du moins, de traverser plus aisément cette passe difficile. Mon cadeau pour 2012 est cette belle maxime de Tite-Live « Il faut oser ou se résigner à tout ». Alors en 2012, OSEZ L’INNOVATION !!