Halloween a fait mouche cette année, notamment auprès des enseignes online. Et pour cause, le marché du e-commerce français compte aujourd’hui plus de 144 000 sites marchands (+17% en 2014) et représente plus de 40 millions de consommateurs, soit près de 75% de la population (Mediamétrie 2014). Force est de constater que le secteur ne cesse de croître : il est deux fois plus important qu’en 2009 en termes d’acteurs. Panorama du marché et éclairage sur deux nouvelles tendances : ROPO et Showrooming.
Panorama du marché du e-commerce français
Les sites du panel iCE40 observent une augmentation de leur chiffre d’affaires de 3% dans un environnement où la consommation recule de 0,17%. Si les ventes en ligne ne représentent que 8% du commerce de détail hors alimentaire, c’est un secteur qui est dynamique. En tête l’habillement avec 5,1 milliards d’euros générés en vêtements, chaussures, accessoires et textiles de maison.
Les champions du 1er trimestre 2014 sont dans l’ordre Amazon, Cdiscount, FNAC, eBay et Price Minister avec une moyenne de plus de 50 millions de visiteurs uniques par mois au total. Nous pouvons noter le nombre de places de marché dans ce classement, c’est cependant Voyage-sncf qui rayonne sur le marché français en termes de chiffre d’affaires avec 3,4 milliards d’euros générés en 2013, suivi par vente-privée.com (1,6md€) et Cdiscount (1,4md€).
Les pure players dominent toujours, ils représentaient 57,5% du marché français en nombre d’acteurs et 51,6% en termes de part de marché en 2012. Cette tendance est toujours d’actualité puisqu’une dizaine d’acteurs réalise un chiffre d’affaires supérieur au milliard d’euros, quelques entreprises tirent leur épingle du jeu comme Showroomprivé (350M€) et rueducommerce (430M€) mais globalement, les e-commerçants sont des acteurs de taille petite ou moyenne.
Les secteurs qui marchent : tourisme, services et produits culturels
Après le full store, place au ROPO et au Showrooming
Le ROPO (Research Online Purchase Offline) ou la tendance à préparer ses achats en ligne avant de les réaliser hors ligne s’affirme pour 88% des consommateurs mondiaux. La France est légèrement au-dessus de la moyenne puisque en 2014, 92% des Français se renseignent sur internet avant de se rendre en magasin.
Le Showroomer est un profil de consommateur qui a tendance à se rendre en magasin puis à comparer les offres en ligne une fois sur place, grâce à son smartphone. Longtemps réservé aux achats d’une certaine valeur, la pratique se confirme : il serait d’ailleurs intéressant de savoir combien vont profiter de tarifs exclusifs web et/ou des bons plans et offres de cashback après avoir expérimenté le magasin.
En 2014, 41% des consommateurs mondiaux reconnaissaient avoir quitté un magasin après avoir consulté un comparateur de prix sur leur smartphone, soit une augmentation supérieure à 200% entre 2013 et 2014. L’étude réalisée par BVA pour MAPPY traduit très bien ces comportements et leur complémentarité. Elle montre notamment le besoin omnicanal d’être présent simultanément sur les carrefours d’audience physiques et virtuels, de publier des informations pertinentes et à jour, ainsi que d’offrir une expérience en ligne satisfaisante qui se poursuit en magasin.
Si des catégories sont définies selon les comportements, un consommateur peut être à la fois « Full web » et « ROPO » selon le type de produits ou de services qu’il convoite et ses préférences concernant cet acte d’achat.
Côté innovation, un mot sur le social shopping, ou le pouvoir de recommandation des internautes, avec la start-up Tribway, qui propose des ventes privées et la possibilité de « liker » des produits ou de « follower » l’activité de ses amis.
Le e-commerce français est en plein expansion mais surtout en plein mutation avec de nouveaux comportements clients conduisant à l’apparition de tendances fortes (ROPO, Showrooming). Mais finalement quels canaux sont privilégiés par le e-commerce ? Réponse au prochain épisode !