Les entreprises utilisent massivement les prestataires externes pour la conception et la gestion de leur SI. La part d’activités ou de services IT délivrés par des externes est par ailleurs en constante augmentation depuis une quinzaine d’années. Dans ce cadre, le nombre de prestataires se multiplie, les modes de sourcing se complexifient, les périmètres externalisés peuvent se télescoper.
Ce constat pousse les DSI à répondre à une équation complexe : comment optimiser ma stratégie de sourcing pour générer de la performance opérationnelle et économique tout en garantissant l’alignement avec mes objectifs métiers.
Bannir les idées reçues
La refonte d’une stratégie de sourcing est l’occasion de remettre à plat le modèle de sourcing en place sans hésiter à bousculer les « bonnes pratiques du marché » ni à remettre en question ses propres convictions afin d’identifier les vraies réponses aux nouveaux enjeux de la DSI en termes de sourcing.
Par exemple, il est usuel de remettre en concurrence un fournisseur dans un objectif de réduction des coûts. Or, les coûts cachés liés à la consultation et à la réversibilité peuvent venir alourdir le coût global de l’opération et venir diminuer voir annuler les gains escomptés dans certains cas.
À travers une relation de partenariat « Win-Win » et un partage des objectifs de sourcing, les fournisseurs en place peuvent jouer un rôle de partenaire conseil lors de la conception du modèle cible, voire se positionner sur de nouveaux périmètres pouvant intégrer des activités à plus forte valeur ajoutée.
Rechercher le bon équilibre entre « audace » et « conservatisme » pour redessiner les frontières du modèle de sourcing
La conception du modèle de sourcing cible doit répondre aux axes suivants :
- Contribution aux objectifs métiers : il s’agit d’identifier les « zones » du SI qui génèrent directement de la valeur pour le métier et garantissent des avantages concurrentiels afin d’y apporter une attention particulière dans la conception du nouveau modèle de sourcing.
- Maturité du marché : une telle refonte devra être une opportunité de se positionner à la pointe du marché sans se limiter à la capacité à faire des prestataires en place.
- Bénéfices attendus : les bénéfices économiques et opérationnels du modèle cible doivent être évalués en avance de phase. Ce critère peut être déterminant dans le choix du scénario de sourcing cible.
Dans un objectif d’optimisation des coûts, il est nécessaire de trouver le bon équilibre entre le niveau de « spécifique » imposé au prestataire et les services standard et non différenciant pour le métier. Imposer des spécificités à un fournisseur revient à renoncer aux bénéfices de l’industrialisation et de la mutualisation et, de fait, à la réduction des coûts.
Bâtir une stratégie de sourcing en approche Base Zéro afin d’élargir le champ du possible
Construire son modèle de sourcing cible en mode top-down sans se laisser guider par les choix du passé permet de dessiner le modèle qui répondra le mieux aux objectifs stratégiques, opérationnels et économiques de la DSI. Il ne s’agit pas de refaire l’histoire ni d’opposer les différents modèles de sourcing en place mais de faire émerger un nouveau modèle agile et ajustable en fonction des périmètres externalisés.
Cette approche permet d’aboutir, plus facilement, à un consensus sur la cible indépendamment des modèles de sourcing, des organisations et de la gouvernance en place. Une fois la cible définie, une analyse d’écart entre la cible et la situation courante permettra d’identifier les vraies contraintes de transformation et d’affiner la cible.
Trop souvent, les DSI se mettent des barrières « imaginaires » quand il s’agit de faire évoluer leur modèle de sourcing. La part des activités / services externalisés étant souvent très significative, pour garantir l’alignement et l’évolutivité de leur modèle de sourcing avec les objectifs métiers, les DSI ne doivent pas hésiter à être offensifs et innovants sur ce sujet.