L’architecture, une fonction complexe mais nécessaire pour maîtriser l’entropie du SI
Le rôle d’architecte se décline sur deux dimensions. L’une, stratégique, qui porte sur le SI à horizon 2 à 5 ans et l’autre, opérationnelle à horizon 6 à 12 mois, qui se focalise sur un projet SI. L’architecte vise ainsi à mettre en cohérence plusieurs angles de vue (DSI, métiers) selon des timings différents et sur toutes les couches du SI (fonctionnelle, informationnelle, applicative, technique). Cette mise en cohérence doit naturellement être réalisée de manière systématique et industrialisée, c’est-à-dire dans le respect d’un cadre d’architecture et selon une gouvernance appropriée.
Une maturité du marché encore faible, reflet d’un rôle en construction
Chez la plupart des grands comptes, l’architecture d’entreprise a une maturité faible. Toutefois, pour faire face aux nouveaux enjeux des DSI (rationalisation du parc applicatif et de l’IT, recours aux services dans le Cloud pour les domaines support, introduction de nouveaux modes de fonctionnement pour raccourcir les délais de mise en production, etc.) elle tend à se développer de plus en plus.
Quelques pistes pour gagner en maturité
Pour accompagner ce mouvement, nous recommandons de concentrer les efforts sur 2 points.
– Profiter des phases d’engagement des grands projets pour permettre aux architectes de décliner les principes directeurs de la transformation du SI et ainsi garantir leur bonne application. L’implication des architectes d’entreprise sur les dossiers de cadrage est nécessaire pour donner aux donneurs d’ordre les bonnes clés d’arbitrage.
– Intégrer au cycle projet les instances de gouvernance qui régissent le processus de définition et de mise en œuvre de l’architecture. Cela permet à la fois de peser sur les choix en apportant des solutions pragmatiques et réalistes mais aussi de communiquer sur l’apport de valeur en mettant en cohérence et en perspective l’ensemble des projets d’un domaine.
Il va sans dire que l’architecture d’entreprise gagne aujourd’hui du terrain chez l’ensemble des grands comptes mais peine encore à trouver des moyens à la hauteur des enjeux adressés, comme nous l’avons vu dans un article précédent. Son implantation passe donc par une mise en œuvre pragmatique sur les programmes clés de l’entreprise afin de gagner en légitimité.