Les centres de traitement et de stockage de données sont de très grands consommateurs d’énergie électrique, qu’ils transforment en énergie IT, autrement dit en services informatiques mis à disposition de leurs clients.
L’efficience de cette transformation, et donc par extension la sobriété énergétique des datacenters est, depuis quelques années déjà, un enjeu majeur, plaçant le green datacenter sur la plus haute marche de maturité du green IT aujourd’hui.
Green datacenter : le règne sans partage du PUE serait-il arrivé à échéance ?
Le PUE ou Power Usage Effectiveness est le principal indicateur utilisé pour mesurer le rendement énergétique d’un datacenter en effectuant le rapport entre la consommation électrique totale et la consommation des équipements informatiques.
Son utilisation s’est largement répandue, amplifiée par des objectifs de marketing et de communication, ce qui a permis de mettre l’industrie du datacenter sur la voie de l’efficacité énergétique. Cependant, il présente encore plusieurs limites :
- Il se concentre sur l’efficacité énergétique mais néglige d’autres aspects qui entrent dans l’évaluation d’un green datacenter comme les émissions de gaz à effet de serre ;
- Il reste souvent théorique, son calcul se basant sur la charge maximale de l’installation, ce qui est rarement le cas au lancement ou pendant les premières années d’exploitation de celle-ci ;
- Enfin, lorsqu’il est mesuré, il ne l’est pas toujours de manière homogène (pas de distinctions en termes de disponibilité ou d’emplacement géographique). Par conséquent, un site offrant une très haute disponibilité verra son PUE pénalisé par la redondance de ses équipements techniques.
Le PUE n’est donc aujourd’hui plus suffisant pour évaluer l’impact environnemental d’un datacenter et l’est encore moins pour comparer des datacenters sur ce critère.
Sur quels nouveaux indicateurs évaluer le Green Datacenter ?
Pour mesurer la durabilité d’un datacenter, tout son impact environnemental doit être pris en compte. Le consortium « The Green Grid » à l’origine du PUE, a ainsi validé la définition de trois nouveaux indicateurs pour mieux évaluer cet impact :
- Le Carbon Usage Effectiveness (CUE) mesure les rejets de CO2 associés à un datacenter, permettant de prendre en compte son impact environnemental et pas seulement énergétique (ex : les rejets liés aux tests de groupes électrogènes diesel) ;
- Le Green Energy Coefficient (GEC) définit le pourcentage d’énergie renouvelable utilisée par le datacenter. Il complète le PUE, en apportant des informations sur la façon dont l’électricité consommée est produite.
- Le Energy Reuse Factor (ERF), permet de mesurer la quantité d’énergie réutilisée à la sortie d’un datacenter, qui peut prendre plusieurs formes, comme la réutilisation de la chaleur dégagée par exemple. Cette énergie était parfois abusivement intégrée dans la mesure du PUE, donnant des résultats incohérents (PUE<1).
L’ambition derrière l’adhésion de la communauté autour de ces indicateurs est d’encourager leur adoption pour faire de l’efficacité environnementale un composant central de la définition du datacenter de demain.
Et si le futur des datacenters était le green cloud ?
L’énergie IT produite par les datacenters est de plus en plus consommée en mode cloud pour s’adapter aux demandes des utilisateurs de services disponibles 24h sur 24, partout dans le monde.
Cela représente aussi un avantage d’un point de vue écologique. En effet, les indicateurs décrits permettent de mesurer et donc d’améliorer unitairement l’efficacité d’un datacenter.
Avec les opérateurs cloud globaux, les datacenters sont mutualisés. En utilisant des équipements et des logiciels adaptés, il est donc possible de rationaliser et répartir plus efficacement les ressources à une nouvelle échelle pour produire ces services au meilleur coût, y compris environnemental. À titre d’exemple, Google estime qu’une entreprise utilisant leurs solutions Cloud Google Apps réaliserait une économie de l’ordre de 65% à 85% d’énergie par rapport à la fourniture en propre de services équivalents.
Dans une situation économique qui reste difficile, le Cloud computing peut représenter une réponse crédible à la fois aux enjeux de développement et aux enjeux de responsabilité environnementale des entreprises, à condition de réussir son intégration dans leurs écosystèmes IT.
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