L’éclatement de la bulle spéculative des subprimes a déstabilisé toutes les places financières mondiales. Le risque de contagion a pris tout son sens expliquant la volatilité des marchés où les cours ne reflétaient plus la valeur intrinsèque des actifs. Le risque lié aux titrisations subprimes a longtemps été considéré uniquement pour son volet « risque de marchés », c’est à dire son risque de hausse ou de baisse de la valeur du titre. Un des enseignements tiré de la crise réside dans la nature transverse et la propagation des risques.
Le recensement de ces risques nous conduit à nous pencher sur les exigences réglementaires de Bâle II & III.
Les 3 types de risques du système financier : risques de marché, risques de crédit, risques opérationnels
Il existe trois types de risques liés aux marchés financiers. La mesure et la gestion de ces risques sont devenues un des objectifs majeurs des grandes institutions bancaires. Les réglementations prudentielles, les techniques de contrôle et les prérogatives des autorités de surveillance visent à s’appliquer à l’ensemble des banques en vue de garantir un contrôle bancaire efficace.
Le premier type de risque est le risque de marché, il est fonction de la variation de facteurs tels que : taux d’intérêt, cours de change, prix des matières premières, cours des actions…le tout dans un contexte mondial. Ces différents facteurs peuvent donner lieu à des pertes financières substantielles et par effet-dominos à un effondrement du marché financier mondial.
Le second est le risque de crédit, il est quant à lui lié à la défaillance du paiement des créances, il est fonction du montant de celle-ci, de la probabilité de défaut et de la proportion de la créance non recouvrée en cas de défaut.
Enfin, les risques opérationnels relèvent des pertes potentielles liées aux défaillances des procédures, des systèmes informatiques, à la fraude interne ou à des évènements extérieurs (fraudes externes, sinistres, réglementations ou actes de terrorisme).
Au-delà des principes fixés par le comité de Bâle en vue de la gestion de ces trois types de risques, un des trois piliers de Bâle II vise le renforcement de la discipline des marchés. L’exigence et la surveillance des fonds propres constituent les deux autres piliers adoptés par le Comité de Bâle. Pour respecter ces piliers, les établissements financiers doivent fournir aux parties prenantes et selon leur degré d’implications, des informations financières en toute transparence portant sur la structure des fonds propres, leur adéquation et les expositions aux risques.
Si Bâle II a été un projet de mise en conformité rapprochant la vision réglementaire de la vision économique, son impact n’a concerné que les métiers liés au crédit et aux activités de marchés. En revanche, Bâle III a un périmètre beaucoup plus large et des impacts plus significatifs susceptibles de changer certaines activités en profondeur, et d’inciter à des changements de stratégie. Un renforcement des systèmes de gestion des risques et des équipes d’audit viendra accompagner ces changements de stratégie.
Un moyen d’action pour contrer la crise financière : Bâle III
Avec les nouvelles exigences de Bâle III sur les ratios de liquidité LCR (Liquidity Coverage Ratio) et NSFR (Net Stable Funding Ratio), le liquidity risk management est devenu un sujet de préoccupation majeur des banques. Celles-ci doivent également s’impliquer plus fortement dans l’implémentation des règles bâloises en assurant un contrôle permanent des processus, de la gestion de l’information et de l’optimisation des profits sous des contraintes de financement en quête de stabilité.
La gestion des risques de marchés est finalement fonction de l’information financière. Quant aux banques, de nouveaux défis seront lancés en vue d’identifier et d’appliquer la bonne gestion des besoins bancaires et de leurs systèmes d’informations. La mise en place de nouveaux modèles quantitatifs de gestion de risques ou le renforcement d’audits internes vont accroître la sensibilisation des établissements bancaires à ces risques financiers.