L’open data des données publiques est dans l’actualité depuis quelques mois. Le portail public data.gouv.fr a ouvert le 6 décembre 2011 ; il met à disposition un premier ensemble de données de l’Etat sous des formats simples et exploitables par le grand public. Une occasion d’évoquer les applications de l’open data au niveau de l’Etat et des collectivités territoriales, mais également dans d’autres secteurs, notamment le transport.
L’open data, dans le giron de l’open gouvernement
L’open data se rattache à des phénomènes plus larges, au-delà de l’ouverture des données publiques. L’open knowledge couvre ainsi tous les champs des connaissances depuis les données scientifiques, les données privées ou publiques, jusqu’à la création littéraire ou musicale. L’open data « publique » est une part de l’open governement ; il s’agit d’une philosophie de pratique politique, basée sur la transparence de l’action publique et la participation des citoyens à l’action publique. B Obama a fait de l’open government un axe fort de sa campagne en 2009 ; les USA et le Royaume-Uni sont les pays pionniers en ce domaine. La France, et d’autres pays dans le monde, ne sont pas forcément très en retard puisque l’open data est un phénomène qui ne fait que démarrer.
Des enjeux avant-tout politiques et économiques
L’enjeu de l’open data public est d’abord politique : transparence des politiques publiques, valorisation de l’action publique, participation des citoyens. « Libérer » les données publiques, « rendre » les données publiques aux citoyens, c’est le crédo et cela semble être une évidence. C’est en tous cas le moyen de favoriser un écosystème de citoyens, journalistes, chercheurs, qui vont utiliser les données publiques ouvertes pour faire leur métier de journalisme d’une nouvelle façon – on parle de « data journalisme » -, analyser les politiques publiques par les chiffres, confronter les informations les unes aux autres, etc.
L’enjeu est aussi économique. L’économie numérique est un enjeu en soi, avec les emplois qui y sont potentiellement associés. Le pari est que la richesse des données publiques rendues disponibles va inciter des entrepreneurs à développer de nouveaux services pour les citoyens. Le domaine du transport public est significatif sur ce plan. L’agglomération de Rennes a ouvert un concours d’applications web mobiles début 2011 sur la base des données de transport public fournies par son exploitant Keolis. Le concours a été un succès – 50 applications réalisées, certaines ont trouvé leur public, quelques entreprises ont créé une activité à cette occasion -, et fait figure d’exemple dans l’open data français.
Panorama des initiatives en cours au niveau français
L’ouverture de data.gouv.fr est une étape importante. La mission Etalab, rattachée au secrétariat général du gouvernement, pilote un plan d’actions avec chaque ministère depuis plusieurs mois, pour rendre disponible les données. Il ne faut pas oublier, d’autre part, que certains établissements tels que l’INSEE et l’IGN mettent historiquement à disposition de façon gratuite ou payante de nombreux jeux de données.
Un sujet important était justement la gratuité. Le gouvernement a tranché, dans la logique qui prévaut actuellement dans le monde : les données open data publiques sont gratuites. Seules certaines données représentant un investissement fort de l’état peuvent être facturées. Il s’agit d’exceptions décidées par le premier ministre. L’INSEE et l’IGN ont engagé une analyse de leurs données commercialisées, afin de se conformer à cette nouvelle donne.
Si l’Etat montre la voie, les collectivités territoriales n’ont pas attendu pour démarrer leurs propres initiatives. De nombreux sites internet consacrés à l’open data territorial sont ouverts, avec des données électorales, urbanistiques, sociales, sur le transport, etc. – voir la carte de France de l’open data mise à jour sur http://libertic.wordpress.com.
Quand le secteur transport s’empare de l’open data
Le transport est un domaine d’activité clé pour l’open data, particulièrement en ce qui concerne l’information voyageur. Les collectivités territoriales et leurs réseaux de transport sont en effet confrontés à la nécessité de mettre en place une information voyageur performante, pour accompagner le « report modal » de la voiture vers le transport en commun. L’open data est une formidable opportunité pour eux ; à l’instar du projet de Rennes évoqué plus haut, l’information voyageur est portée par de multiples acteurs – publics, privés ou associatifs -, elle est agrégée dans des systèmes de calculs d’itinéraires multimodaux, au bénéfice de la collectivité, de l’exploitant du réseau de transport et des clients voyageurs, mieux informés, mieux servis. Un intérêt dont témoigne l’ouverture récente du site Open data de la SNCF : http://data.sncf.com/
A visiter : www.data.gouv.fr , www.data.gov, www.data.gov.uk