La mise en place d’un Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI) au sein d’une organisation donne l’impulsion d’une nouvelle démarche sécurité. Une fois le SMSI gagnant identifié et la construction de celui-ci achevée (certifié ou non !) se profile déjà un nouveau défi pour le RSSI : comment entretenir la démarche pour continuer à en tirer au maximum parti ?
En effet si le premier cycle Plan-Do-Check-Act est souvent de la découverte, la deuxième année peut se révéler pavé d’écueils si elle n’est pas soigneusement préparée. La dérive la plus fréquemment rencontrée est bien sûr la démobilisation des collaborateurs : passée la phase projet et l’aboutissement de l’implémentation des processus ou de la certification, il ne faut pas « laisser le soufflé retomber », même si des projets d’autres entités occupent désormais le devant de la scène auprès du management !
Conserver la dynamique projet
Il est important de maintenir une dynamique ambitieuse pour traiter les risques par les projets de sécurité. Ces chantiers permettront de garder un focus sur la sécurité et feront vivre le SMSI indirectement. En effet, ils sont propices à la mise en place de rendez-vous réguliers (comités de pilotage, points projets…) avec les collaborateurs et la direction sur le sujet sécurité. Le SMSI est alors utilisé au quotidien et l’avancement des projets permet de montrer des réductions des risques concrètes, et mesuré dans le temps. Les premiers effets concrets du SMSI !
Optimiser et garantir l’adhésion au SMSI dans le temps
La construction initiale est bien souvent réalisée sur des bases nouvelles, en imaginant le fonctionnement des processus de manière optimale. Fort de l’expérience des premiers cycles, le responsable du SMSI doit être à l’écoute des collaborateurs sur le fonctionnement de ces processus, de manière, de manière directe (rencontre, questionnaire…) ou indirecte, pour déterminer où se trouvent les points d’amélioration les plus criants et apporter des modifications rapides. Cela permet d’éviter un effet de lassitude, voire même de rejet, pour des processus qui fonctionneraient moyennement.
Ces évolutions sont généralement de deux types. Il s’agit tout d’abord de l’industrialisation des tâches récurrentes par l’outillage : même s’il n’existe pas aujourd’hui de solution idéale, des optimisations sur des tâches particulières sont possibles (qu’elles soient techniques, de pilotage comme les indicateurs ou administratives comme la documentation). Puis vient la rationalisation des actions existantes, particulièrement en renforçant l’intégration du SMSI dans les processus de l’entreprise. Par exemple l’intégration de revues de direction de plusieurs systèmes de management ou encore l’unification des démarches d’audit et de contrôle interne sont de beaux défis qui nécessitent une maturité importante mais qui sont autant de vecteurs d’optimisation.
Même si ces chantiers sont peu visibles, ils vont être la clé pour démontrer que l’adaptabilité, la réactivité et légèreté du SMSI.
Faire de l’audit de surveillance un marqueur clé
Le suivi des incidents, des crises mais aussi des non-conformités et des actions correctives et préventives sont essentielles pour montrer l’apport du SMSI. Cette analyse ne doit pas être un travail isolé mené par le responsable du SMSI mais bien une démarche collaborative avec les équipes opérationnelles. Cette revue régulière et partagée permet de montrer l’apport du SMSI dans la couverture des évènements liés à la sécurité.
Bien sûr, cette dynamique ne saurait être complète sans une communication régulière auprès de l’ensemble des populations : qu’il s’agisse de sensibilisation ou de communication sur les gains de la démarche et les succès (impact auprès des clients, gains opérationnels, etc.), les piqûres de rappel sont nécessaires pour ancrer dans les pratiques et les esprits la démarche sécurité et les enjeux de l’organisme. L’audit de surveillance, voire de renouvellement, est un marqueur clé de cette stratégie de communication. Il doit être vécu comme un aboutissement chaque année. Et ceci pas uniquement car la certification est maintenue, mais bien parce que le niveau de protection est meilleur d’année en année !
Se remettre en question pour aller plus loin
Finalement, le responsable du SMSI doit avoir un esprit d’écoute et de conquête pour d’une part comprendre les évènements qui marquent son périmètre métier (nouvelles offres, fusions, rapprochement, évolution du marché…) et d’autre part identifier les actions clés pour une potentielle évolution du SMSI. Des pistes judicieuses pour faire souffler un vent de fraîcheur sur le SMSI et donner une nouvelle impulsion à la démarche !