Comment travailler mieux ? Comment développer plus vite de nouveaux produits et services adaptés aux attentes de ses clients alors que les moyens à disposition sont généralement en diminution ?
Une voie de réponse se trouve dans ce qu’on appelle l’intelligence collective dont les promoteurs les plus connus sont Wikipedia ou Google.
Ce concept désigne la capacité à travailler en collaboration et à fournir un résultat dont la pertinence dépasse la somme des apports individuels. Il permet d’aller au-delà des difficultés engendrées par un mode de management où une personne, ou une organisation, unique ne peut plus maîtriser seule une problématique donnée.
Une mise en œuvre qui ne se réduit pas à l’entreprise 2.0
Les avancées technologiques jouent un rôle de 1er plan dans la facilitation des échanges entre les individus et dans l’accès et la production de connaissances : on parle ainsi beaucoup d’entreprise 2.0 pour désigner cet apport. Outils de réunions virtuelles, technologies de portail, réseaux sociaux et plate-formes collaboratives sont bien souvent utilisés.
La mise en œuvre est cependant trop souvent réduite à la mise en œuvre d’outils collaboratifs. En entreprise, il s’agit avant tout d’organiser les collaborations et d’influer sur les comportements et les pratiques pour favoriser l’émergence de l’intelligence collective.
Ce dernier point passe par une évolution individuelle des collaborateurs et des méthodes de management afin de renforcer les valeurs de partage et de valorisation des connaissances, de favoriser les échanges humains autour d’expériences vécues, notamment de réussites ou d’échecs.
Du manager-dirigeant au manager-animateur
Le passage d’une organisation pyramidale, où les échanges sont dictés par les voies hiérarchiques, à une intelligence en réseau requiert une transformation profonde des modes de management et de communication.
Le manager doit passer du rôle de manager-expert ou manager-dirigeant à celui de manager-animateur. Il doit pour ainsi dire « lâcher prise » : il faut être capable de faire confiance à la capacité du groupe à converger vers la décision la plus pertinente, et non prendre la décision à la place du groupe.
La pertinence du contenu devient une responsabilité collective alors que la responsabilité du manager est d’encourager les interactions nécessaires à la richesse des échanges.
Les jeux cadres, pour libérer l’énergie et structurer les résultats
Comment ne pas tomber dans la démocratie naïve où chacun exprime son opinion divergente rendant impossible la prise de décision ? Certaines techniques d’animation permettent de libérer l’énergie créatrice du groupe tout en organisant les collaborations afin de produire des résultats tangibles et rationnels.
Parmi ces techniques, les jeux cadres de Thiagi et le mind-mapping offrent la possibilité de s’exprimer de façon ouverte au travers de fiches individuelles (Post-it, cartes) puis de faire émerger une structure (thèmes, priorités, dépendances) de façon collaborative, par un système de votes et d’échanges organisés.
Et vous, comment comptez-vous améliorer la performance collective de vos collaborateurs ?
Une étude publiée en juillet 2009 par la Harvard Business Review démontre une corrélation forte entre la performance des entreprises et la mise en place de dispositifs d’intelligence collective. Les retours d’expérience sur les outils collaboratifs et les techniques d’animation collective permettent d’envisager leur déploiement à large échelle. Il s’agit dorénavant pour chaque entreprise de définir les modalités dans lesquelles l’intelligence collective peut s’exprimer chez elle.
Pour en savoir plus :
MIT center for collective intelligence
Quelques exemples d’application des concepts d’intelligence collective en entreprise :
lien vers Retour d’expérience DAMAS pour TOTAL
Current TV, une chaîne de télévision propose à ses téléspectateurs de créer des épisodes d’une de ses séries phares.
Threadless, des tee-shirts dessinés par des artistes du monde entier