[Tribune rédigée en collaboration avec Pauline Lafontaine]
L’annonce faite le mois dernier par Thierry Breton n’aura échappé à personne : « objectif zéro mail en interne d’ici 3 ans ».
Selon de récents sondages, l’e-mail serait le 1er outil informatique utilisé en entreprise. L’annonce du PDG d’Atos Origin a donc de quoi susciter l’étonnement.
Est il vraiment envisageable de parler de disparition de l’e-mail en entreprise ?
Un constat évident : l’e-mail n’est plus adapté à l’usage qui en est fait
Aujourd’hui, l’e-mail est utilisé à des fins très variées : partage de documents, gestion de projets, échanges temps réel. L’utilisation de la messagerie électronique est devenue un réflexe, parfois inopportun, dont la conséquence est sans appel : boîtes de réception débordantes, beaucoup de temps passé à prioriser, classer, archiver… en un mot : inefficacité.
Par ailleurs, les tendances 2.0, poussées par les utilisateurs, privilégient d’autres modes de communication (chat, micro-blogging), et de collaboration (« coauthoring », sondage), jugés plus efficaces dans bien des situations.
Mais il reste le meilleur outil d’échange asynchrone
Principal moyen de communication au sein de l’entreprise, mais également avec les clients et partenaires, la messagerie est aujourd’hui une application critique et le demeurera.
Utilisé à bon escient, il est d’une efficacité imparable : simple, adapté aux situations de mobilité et maîtrisé par une très grande majorité d’utilisateurs. Autant d’atouts qu’il paraît nécessaire de remettre en valeur.
Une évolution en conséquence indispensable
Trois enjeux majeurs la justifient :
Rendre l’e-mail efficace
La place donnée au service de messagerie par rapport aux autres services collaboratifs doit lui permettre de retrouver son objectif premier : l’échange simple de messages asynchrones.
Répondre aux attentes 2.0 des collaborateurs
La pénétration d’offres web grand public dans le marché de l’entreprise accentue la pression des utilisateurs, souvent plus satisfaits de leurs outils privés que professionnels.
Tentées par l’émergence de ces solutions « clé en main », il n’est d’ailleurs plus rare de voir les directions métier être à l’initiative de projets liés aux outils collaboratifs qui « échappent » à la DSI.
L’enjeu pour la DSI sera alors d’entendre ces besoins, mais aussi d’en maîtriser les ardeurs.
Saisir les opportunités marché
L’émergence du Cloud Computing et des offres associées (SaaS, PaaS, IaaS) ouvre de nouvelles opportunités aux DSI désireuses d’optimiser leurs investissements.
Si l’attractivité de ces offres paraît indéniable (facturation à l’usage, gestion du service simplifiée), il est important de bien différencier les solutions d’externalisation (cloud public, cloud privé, infogérance classique) ainsi que d’en mesurer les bénéfices réels et les risques.
Externaliser ou non soulève de fait des enjeux d’une autre nature, que nous traiterons dans un prochain article.