L’année 2010 aura été marquée par l’essor et la diversification des offres « Cloud ». Mise à disposition d’infrastructures, de plates-formes, de bases de données ou encore d’applications, l’offre englobée dans le nuage est vaste. Et cette tendance n’est pas prête de s’arrêter à en voir la vitesse avec laquelle les acteurs majeurs du marché se positionnent (Microsoft, Amazon, Google, etc.).
Il faut dire que le Cloud pourrait bien résoudre certains des casse-têtes récurrents des directions métiers et des DSI : réduction drastique des délais de mise en œuvre (la mise en ligne d’un serveur chez certains offreurs prend moins de dix minutes !), meilleure maîtrise des coûts du fait d’une facturation à la consommation, rationalisation du SI et renforcement des engagements entre les différentes fonctions du SI.
Au-delà des slogans, 2010 aura donc vu Le Cloud s’affirmer comme une tendance de fond qui risque de modifier profondément le paysage des SI dans les années à venir…. et l’architecture d’entreprise.
Une nouvelle dimension pour l’architecture
Aujourd’hui en charge d’opérer les différentes strates du SI, la DSI sera demain un agrégateur de services fournis par des tiers, lui permettant par ailleurs de se concentrer sur les applications cœur de métier demeurés hors du Cloud – pour des raisons de maîtrise du risque opérationnel.
Les architectes auront pour nouvelle mission de maîtriser tant sur le plan fonctionnel que technique l’éclatement et le morcellement du SI, tout en essayant de tirer le maximum de bénéfices du Cloud.
Nouveau modèle, nouvelles règles du jeu
Ce mouvement déclenché par le Cloud commence déjà à bousculer les rapports de force entre métiers et la DSI – mais également au sein de la DSI même. Ainsi, l’architecte aura –t-il demain pour mission de rendre les offres de services plus compétitives tout en garantissant la cohérence du SI quelles que soient les orientations retenues. Les architectes interviendront beaucoup plus en amont sur des phases clés, notamment lors de l’arbitrage entre internalisation et externalisation ou encore lors de la contractualisation avec des tiers pour imposer les contraintes d’intégration au SI.
La fonction Architecture va de fait progressivement passer d’une dimension projet à une dimension Entreprise renforçant ainsi sa contribution à la stratégie SI.
Un changement de rôle
Au-delà des aspects organisationnels, les architectes vont avoir la responsabilité de piloter l’évolution des services d’infrastructure existants pour préparer l’arrivée du Cloud.
En priorité, il s’agit d’ouvrir le SI pour faciliter l’intégration des offres Cloud sans compromettre pour autant la sécurité de l’entreprise et la performance du SI. Ensuite, ce sont les services d’infrastructure existants impliqués dans la chaîne de liaison avec le Cloud qui doivent être repensés et optimisés (plates-formes d’échange internes, briques de sécurité, etc.). Enfin, pour perdurer, les offres historiques de la DSI (comme la mise à disposition de serveurs) doivent évoluer pour offrir une réponse différenciée aux offres Cloud.
A la différence de précédentes évolutions du monde IT (la SOA par exemple), le tournant vers le Cloud peut réellement être amorcé sur des projets de petite taille et sans risque, le coût d’entrée étant relativement faible. Néanmoins, pour installer plus durablement le Cloud dans le paysage de l’Entreprise, il faudra viser des projets plus structurants de transformation du SI.
Une nécessité : adopter une vision transverse, de l’architecture fonctionnelle jusqu’à l’infrastructure technique
Au-delà du positionnement de la fonction architecture au cœur du triptyque Métier/Études/Production, l’architecte devra veiller à bâtir et promouvoir un socle IT sous forme d’offre de services qui répond aux exigences de performance et de sécurité demandées par le métier. Pour réussir dans cette mission, les architectes sont amenés à couvrir, de manière cohérente, un spectre allant des services fonctionnels jusqu’aux services d’infrastructure.
Avec le Cloud, cette mission sera demain à la fois plus complexe à réaliser mais également plus cruciale pour l’entreprise.
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