Les périodes de crise sont toujours révélatrices de la capacité de résistance et d’innovation des entreprises. Et donc de leur capacité à bien anticiper dans le pilotage de leurs priorités, de leurs investissements et de leurs mouvements tactiques ou stratégiques en période d’incertitude.
Freiner la machine, mais juste quand il faut
Anticiper c’est d’abord détecter le plus en amont possible les signaux faibles de contraction d’activité : affaires décalées dans le temps, difficultés de concurrents, baisse du taux de réussite commerciale…. L’objectif c’est de freiner la machine juste quand il faut, mais pas trop tôt non plus en se basant sur le seul principe de précaution. C’est donc le moment de renforcer les « capteurs avancés » dont l’entreprise dispose pour se piloter, en mobilisant plus largement les équipes sur la détection de ces signaux faibles, et d’améliorer les modes de reporting et de décision. Les technologies collaboratives peuvent grandement aider à la mise en place de ces moyens.
Ne pas stopper la machine, la laisser tourner, même si c’est au ralenti
Anticiper, c’est aussi ne pas rater le moment de la sortie de crise. Les indicateurs avancés évoqués plus haut sont là aussi pour anticiper les signes de reprise et les opportunités à saisir. Ensuite, il faut faire redémarrer la machine très rapidement pour être les premiers à bénéficier de l’embellie. L’expérience nous montre que freiner une entreprise en marche, c’est complexe et long, même si le levier des budgets permet de « passer le message » assez rapidement. En revanche, remettre tout le monde en mouvement est beaucoup plus lourd et beaucoup plus laborieux. Nous pouvons faire le parallèle avec les usines dans le secteur de la chimie, de la métallurgie ou du raffinage du pétrole : arrêter une usine prend plusieurs jours, voire plusieurs semaines, de même que pour la redémarrer. Il vaut donc souvent mieux la laisser tourner, à régime réduit certes, mais la laisser tourner tout de même pour savoir redémarrer très vite dès que possible.
En profiter pour améliorer les performances de la machine
Enfin, anticiper, c’est aussi profiter des périodes de contraction d’activité pour améliorer les performances de la machine. L’idée, c’est de l’alimenter avec des actions de fond que l’on a tendance à reporter en période faste et qui permettront d’être plus performant demain : supprimer les lourdeurs de fonctionnement, simplifier les processus, supprimer les couches d’organisation inutiles, transformer les modes de managements en renforçant l’autonomie et la proximité avec le management… Autant d’actions pour sortir plus léger et plus agile de la période d’incertitude.