BCSIA : ILS CONSTRUISENT LA CYBERSECURITE DE DEMAIN

Plus de 30 start-ups et PME ont participé à la seconde édition des « Banking CyberSecurity Innovation Awards » (BCSIA) révélant ainsi le dynamisme de l’écosystème des start-ups cyber. L’enjeu pour ces dernières est désormais de réussir à convaincre les grands groupes demandeurs d’une sécurité accrue pour suivre leur transformation digitale, tout particulièrement dans le secteur bancaire qui est en pleine mutation.

Dans le cadre de cette compétition, les participants, d’origine européenne ou française ont su démontrer une richesse dans leur expertise technologique. Le spectre des thématiques abordées a ainsi permis de mettre en valeur la force de cet écosystème cyber.

On peut ainsi dresser le top 5 des types de solutions les plus présentées parmi les candidats aux concours :

  • L’authentification, au cœur du SI, pour moderniser la vérification de l’identité
  • La sécurité des infrastructures, la France en particulier se positionne comme un leader sur le sujet
  • L’anti-fraude pour contrer le risque majeur que cela présente pour le secteur bancaire
  • La sécurité applicative afin d’accompagner la multiplication des supports et des services
  • La protection des données, une thématique au cœur de l’actualité avec le RGPD

Au terme d’une sélection difficile, 4 start-ups ont été retenus par les membres du jury et les collaborateurs. Retrouvez en exclusivité une interview croisée de ceux qui construisent la cybersécurité de la banque de demain.

  • CopSonic, gagnante du grand prix BCSIA, développe et commercialise une technologie de communication sans contact utilisant les ultrasons comme moyen d’interaction et de transmission de données entre les dispositifs électroniques

(Retrouvez l’interview d’Emmanuel Ruiz ici

  • GitGuardian récompensée du prix protection des données clients, aide les entreprises à se protéger contre les fuites de données sensibles hébergées dans le cloud. Elle alerte les entreprises lorsque les identifiants à leurs services cloud sont compromis ou utilisés de façon abusive

(Retrouvez l’interview d’Eric Fourier ici)

  • ICARE Technologie ayant reçu le prix spécial France, développe une bague intelligente couplée à une application smartphone permettant au porteur de la programmer pour remplacer l’intégralité du portefeuille et du porte-clefs

(Retrouvez l’interview de Georges Bote ici)

  • ubble, lauréate du prix IA et lutte contre la fraude, permet aux consommateurs de confirmer facilement et en toute sécurité leur identité en ligne et d’utiliser dans le monde digital leur documents d’identité physique régaliens de façon fiable, pratique, et respectueuse de la vie privée

(Retrouvez l’interview de Juliette Delanoë ici)

 Dans le cadre de la remise des prix une table ronde sur le sujet de la relation entre les grands comptes et les startups a eu lieu. Les intervenants, Guillaume Poupard, Thierry Olivier, Yves Vilaginés, Emmanuel Gras et Gérôme Billois ont évoqué chacun leur point de vue. Voici les principaux messages qui en ressortent :

 Un écosystème cyber qui reste à construire

 Les membres de la table ronde ont mis en avant la difficulté pour un entrepreneur cyber de se lancer. En effet il n’existe pas, à ce jour, de structure officielle pour les accompagner. Par ailleurs, les investissements sont encore insuffisants. L’exemple évoqué était le suivant :  les start-ups cyber en France en 2017 ont levé en moyenne 3,8 millions d‘euros pour un total de seulement 26,2 millions d’euros.

Une concurrence historique, compliquée à challenger

Les participants à la table ronde ont par ailleurs soulevé l’autre difficulté majeure pour les start-ups cyber : des produits à l’innovation parfois insuffisante. De leur point de vue, très peu d’entrepreneurs se lancent dans de nouvelles offres, la plupart préférant réinventer des solutions de sécurité existantes.

Ils en tirent la conséquence suivante : face à des éditeurs historiques de logiciels de sécurité qui sont déjà connus et en place dans des grands groupes, les start-ups peinent à convaincre. Leur compétitivité amoindrie freine donc leur croissance.

La nécessaire réconciliation entre stabilité et innovation

Il a ainsi été argumenté que les start-ups sont face à deux besoins contradictoires. Elles doivent tout d’abord chercher à stabiliser leur produit pour le vendre et ainsi diminuer la pression financière qui pèse sur elles. Et dans le même temps, on exige d’elles qu’elles démontrent une agilité, une innovation permanente pour concurrencer les éditeurs existants, ce besoin les empêchant parfois d’aboutir leur produit.

Cependant, pour les experts présents durant cet échange, ces deux dimensions sont loin d’être irréconciliables. Ils ont ainsi avancé trois pistes pour aider les start-up cyber à innover tout en continuant à croitre.

D’une part, la première solution consiste à impliquer les grands groupes pour accompagner les start-ups en les rémunérant durant leurs tests (Proof Of Concept) contrairement à l’usage actuel qui veut que les POCs soient gratuits alors même qu’ils peuvent durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. En les finançant de la sorte, les grands groupes permettront aux start-ups de démontrer la pertinence de leur produit sans mettre en danger leur pérennité financière.

Ensuite, il convient aussi de les aider à gagner en visibilité : pour cela, les intervenants ont suggéré de développer un incubateur spécialisé en cybersécurité et y dédier des fonds pour structurer l’ensemble du marché.

Enfin le dernier axe concerne les start-ups elles-mêmes : il leur faut prendre du recul sur leur solution et, au-delà de l’aspect technique, tenter de mettre en avant leurs avantages compétitifs pour la vendre de manière globale en se différentiant de leurs concurrents.

Pour conclure, l’ensemble des participants à la table ronde s’est accordé pour dire que le marché est très prometteur : les entrepreneurs cyber ayant dans l’ensemble de bons profils techniques et des idées très intéressantes, il convient de leur donner les clés pour se démarquer dans un écosystème compétitif.

La meilleure solution pour cela restant donc de mobiliser autour des start-ups, des métiers, des RSSIs, des investisseurs mais également des grands groupes ou des experts du secteur afin de leur offrir conseil et visibilité comme dans le cadre des Banking CyberSecurity Innovation Awards. Rendez-vous en 2019 pour la troisième édition !

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