Représentant près de 15% du PNB des banques, les moyens de paiement apparaissaient hier encore comme une source de profit pérenne pour les banques. Aujourd’hui, 80% des clients citent la gestion des comptes et des opérations de paiement comme le rôle le plus important de la banque, selon l’enquête Solucom – OpinionWay réalisée auprès de plus de 2000 Français. Pourtant, le changement de contexte – développement de l’e-commerce et de l’internet mobile, évolution des comportements clients, dérégulation – leur oppose une concurrence renouvelée portée par des acteurs non-bancaires.
PayPal, PayLib : un réflexe qui s’installe
Selon l’enquête, 97% des Français disposent au moins d’une carte bancaire classique (type Visa ou MasterCard), 36% en ont plusieurs. 95% des cyberacheteurs l’utilisent pour leurs achats en ligne. Néanmoins, pour ces mêmes achats en ligne, plus d’ 1 sur 2 (52%) déclare utiliser fréquemment des solutions de paiement sécurisées, au 1er rang desquelles se trouve le leader incontesté PayPal. Dans le giron d’eBay depuis 2002 et rassemblant plus de 7 millions d’utilisateurs, PayPal fait figure de poids lourd dans ce secteur…non sans réaction de la part des banques. Le rassemblement de BNP Paribas, La Banque Postale et la Société Générale autour de PayLib, très récemment rejointes par le Crédit Agricole, en est l’exemple emblématique. Une réaction en phase avec les attentes exprimées par les Français, qui citent à 60% leur banque comme l’acteur le plus apte à assurer la sécurité de leurs transactions.
Le NFC encore à la marge
Annoncé comme un vecteur de fluidité pour le consommateur, le NFC (Near Field Communication ou communication sans contact) peine à trouver son public dans le cadre du paiement.
1 Français sur 3 se déclare équipé d’une carte de paiement sans contact, alors que près de 50% des clients en disposent réellement, selon l’Observatoire du NFC. Dans plus de 80% des cas, le NFC est attribué automatiquement au renouvellement de la carte bancaire, sans information spécifique. Si elles veulent en généraliser l’usage, les banques devront donc fournir un réel effort de pédagogie et de communication.
Seul 1% des Français envisage leur téléphone comme un terminal de paiement potentiel pour les achats de faible montant. Pourtant, le paiement via smartphone, semble incontournable avec le développement du m-commerce. Un terrain sur lequel beaucoup d’acteurs non-bancaires se sont déjà engagés avec des propositions telles qu’Apple Pay, Orange Cash ou flash’Npay imaginée par Auchan et un domaine où 70% des Français attendent une prise de position de leur banque.
Le défi des banques : s’unir et innover pour mieux résister
Sur le terrain des moyens de paiement, le prochain défi des banques est plus que jamais celui de la simplicité, de la fluidité et de l’innovation dans les services associés. Les grandes enseignes bancaires pourraient user de leur légitimité sur le secteur du paiement, pour être davantage présentes sur tous les types de supports (carte bancaire, smartphone,…) et situations de paiement, en ligne, en points de vente physiques et de particulier à particulier.
Aujourd’hui, créer de la valeur supplémentaire autour du paiement pourrait donc être une voie à suivre pour les banques. Une stratégie qui gagnerait à être renforcée par des accords inter-banques et des partenariats pour résister aux géants du web qui donnent un nouveau visage à la concurrence.