Si les années 2000 ont consacré le « e- » (commerce, éducation, santé…), les années 2010 devraient être celles du « Smart » (energy, grid, city…). Initialement centré sur le secteur de l’énergie & des utilities, le Smart s’est propagé à tous les domaines de l’économie et tend à s’infiltrer dans tous les moments de vie quotidienne des consommateurs. Mais quelle réalité derrière le buzzword ?
Le Smart ré-invente la vie quotidienne des consommateurs
Pour mieux comprendre le Smart, nous avons partagé avec vous ce que sera le quotidien de Monsieur Dupont lors d’une journée à SmartVille, tant dans sa vie personnelle que professionnelle.
La majorité des technologies que comporte l’illustration (stores automatiques, smartphone, voiture électrique, tablette, GPS, smart TV ) existent déjà. Si certaines sont encore à l’étape de prototype, comme par exemple le paiement par NFC (Near field communication), d’autres ont atteint le stade de démonstrateurs, comme les Smart grids à Lyon et à Nice. D’autres, à l’instar des applications délivrant des informations sur le trafic ou la géolocalisation des bornes de vélos urbains, sont déjà largement répandues.
Face à cette pluralité et à cette richesse, parvenir à une définition du Smart est inévitablement génératrice de débats ! On pourrait néanmoins le faire en ces termes : « Le Smart, c’est la rencontre entre la vie quotidienne des clients et des équipements communicants offrant, à chaque instant, un nouveau mode de consommation personnalisé et maîtrisé ».
Un Smart tributaire des avancées technologiques… et des aspirations socio-culturelles
Le Smart s’applique à de nombreuses réalités : smartphones, smart grids, smart cities… Adossé à un appareil mobile, à un réseau électrique ou à une ville toute entière, le Smart, comme bien d’autres concepts avant lui semble de prime abord s’incarner dans la technologie qui dote ces entités de capacités de pilotage et d’intelligence enrichies. On l’aura compris, la technologie joue un rôle important : pas de smartphone sans processeur avancé, pas de Smart grids sans compteurs communicants, pas de Smart cities sans SI évolués.
Pourtant, cette vision d’un marché où l’offre crée automatiquement la demande laisse de côté un peu vite le rôle du client. Car au-delà des nouveaux usages que permettent le Smart, c’est bien la capacité d’appropriation par les clients, et donc l’existence de besoins sous-jacents et pré-existants, qui en détermineront le succès. Le Smart comme ses ancêtres est bien tributaire des aspirations socio-culturelles et économiques de la société. La réussite du walkman de Sony, a été décortiquée en mettant en exergue l’individualisation de la société, et l’aspiration croissante à une consommation individuelle plutôt que collective de la musique. Le walkman a ainsi tiré son succès de la concordance de sa disponibilité avec la glorification de cette aspiration individualiste.
On pourrait dans le cas du Smart distinguer 3 principales tendances de fond, chacune se traduisant en bénéfices pour le consommateur :
- L’omniprésence des nouvelles technologies comme moyen de faciliter le quotidien : par exemple, le déploiement des technologies NFC permettant de payer, de prendre les transports en commun, de cumuler des points de fidélité, etc.
- La recherche d’optimisation économique : dans le contexte actuel de crise économique mondiale, les solutions Smart permettant d’obtenir le meilleur ratio confort / coût d’usage répondent à une aspiration globale du « mieux pour moins ».
- L’ère d’une consommation responsable et éclairée : le client accepte de moins en moins de subir ses usages et cherche à piloter ses choix de consommation, via une capacité d’arbitrage entre différentes opportunités possibles (voiture versus transports en commun, niveau de confort versus économies…)
Pour répondre à ces aspirations, pas de martingale technologique ou d’innovation révolutionnaire : le Smart naît avant tout de la rencontre entre différentes solutions existantes qui, combinées, permettent de nouveaux usages. Ceci peut partiellement expliquer que le phénomène du Smart reste une réalité méconnue pour le grand public. Fin 2011, le taux de notoriété du terme n’était que de 21% aux États-Unis (source : JD Power). Dans une société technologique inondée par le marketing de l’innovation, l’émergence d’un écosystème intelligent prendra du temps pour se développer.
En attendant que le grand public ne s’en empare, ce sont bien entendu les entreprises qui sont au 1er rang pour accompagner son essor. Votre entreprise sera-elle à la pointe de ce mouvement ? Pour le savoir, évaluez son coefficient de Smart’titutde »
1. Le Smart est-il inscrit dans votre plan stratégique pour les 3 prochaines années ?
2. Êtes-vous en train de conduire une ou plusieurs expérimentations liées au Smart ?
3. Suivez-vous de manière active les travaux des instances de réglementation liées au Smart ?
4. Participez-vous à des initiatives de lobbying autour de ces sujets ?
5. Êtes-vous membre d’un consortium industriel autour du Smart ?
6. Avez-vous déjà, dans votre catalogue, des offres réalisées en partenariat avec d’autres entreprises ?
7. Considérez-vous que l’orientation client de votre marketing et de votre service client est satisfaisante ?
8. Avez-vous en cours un projet d’évolution majeure de votre système d’information client ?
9. Une réflexion Big data est-elle déjà initialisée dans votre entreprise ?
10. Êtes-vous une entreprise de services ?
Si vous n’avez pas répondu « Oui » à l’ensemble de ces questions, c’est que vous découvrirez forcément quelque chose dans la Synthèse « Smart : au-delà du buzzword, préparez la transformation ! » .