Le bilan du débat national sur la transition énergétique mené depuis novembre 2012 ne fait pas l’unanimité : certains disent que « la montagne a accouché d’une souris » , d’autres que les résultats sont « plutôt positifs » . Même s’il semble que l’on soit resté sur les positions dogmatiques initiales avec peu de consensus et une absence de grandes lignes directrices, en cette rentrée, SolucomINSIGHT souhaite surtout attirer votre attention sur les points positifs du débat.
La diversité des sujets abordés
Avant toutes choses, nous retiendrons la volonté de ne pas réduire le débat à quelques grands thèmes clés comme le nucléaire ou le gaz de schiste. Nous avons entendu parler de production d’énergie bien sûr mais également de logement, de mobilité, de fiscalité, d’emploi, d’économie circulaire.
En engageant les régions, le débat a également mis en lumière des actions novatrices déjà réalisées dans les territoires et les bénéfices qui en ressortent en matière d’efficacité énergétique ou d’économie locale. En effet, des réflexions sont déjà engagées dans nombre de collectivités et réunissent aussi bien des acteurs publics que privés. Ainsi, à une plus petite échelle, la transition énergétique semble déjà en route, comme en Rhône-Alpes ou Bretagne.
Un état des lieux partagé
Par ailleurs, le débat a mis sur la table les grandes questions à traiter en commençant par dresser un état des lieux de la situation énergétique françaises en matière de production et de consommation. Des groupes de travail se sont aussi penchés sur le contexte à l’échelle européenne et mondiale dans différents domaines en matière d’énergie : l’évolution des consommations, les ressources disponibles et les infrastructures nécessaires à leur exploitation, les mutations économiques et environnementales, les choix politiques.
Cet état des lieux, partagé par tous, a ainsi permis de positionner la France et plus largement l’Europe sur l’échiquier mondial de l’énergie. Les réussites de nos voisins européens concernant leur transition énergétique ont également été mises sur la table : le Danemark, la Suède ou encore l’Allemagne sont en première ligne.
L’exercice a également mis en lumière des urgences à traiter notamment en matière d’énergies renouvelables pour la filière photovoltaïque ou encore celle de l’éolien.
Une mobilisation sans précédent de tous les acteurs
Le débat a mobilisé à la fois des représentants de l’état, des élus locaux, des parlementaires, des employeurs, des acteurs de l’énergie, des ONG, des syndicats et surtout des citoyens. En effet, les régions se sont emparées du sujet et ont organisé au fil des mois près de 1000 débats, ont réuni 170 000 personnes et ont généré 1200 contributions postées sur le site Internet. La journée citoyenne du 25 mai dernier a quant à elle rassemblé 1115 citoyens dans 14 régions.
Souhaité par le président de la République lors de la conférence environnementale de septembre 2012, le débat n’est donc pas seulement resté dans les mains de sachant, il s’est démocratisé et a eu un effet pédagogique sur les citoyens français. La transition énergétique est ainsi devenue une préoccupation nationale pour laquelle l’ensemble des acteurs est prêt à se mobiliser.
Au-delà des acteurs de la sphère publique et des citoyens, le débat a réellement encouragé nos clients, grands acteurs de l’énergie à se positionner fortement sur leurs scénarios idéaux et, par conséquent, à initier leurs propres transformations : le monde de l’entreprise démarre donc sa mutation et ce sera, à n’en pas douter, le plus grand gage de réussite.
La fin du débat ?
Même si la signature de la synthèse finale n’a pas été simple, Philippe Martin se réjouissait à la fin juillet de la convergence de tous les acteurs après huit mois de débat. En effet, tout ce travail ne pouvait pas déboucher sur un échec et toutes les parties prenantes étaient conscientes que rien n’aurait été pire que de ne pas aboutir à un accord.
La synthèse nationale du débat sera donc remise officiellement lors de la conférence environnementale des 20 et 21 septembre 2013. Le projet de loi sur la transition énergétique sera préparé et soumis au Parlement au printemps 2014 qui aura un rôle majeur à tenir dans le processus.
Une nouvelle page s’est tournée pour la transition énergétique française. Affaire à suivre…