(Article rédigé en collaboration avec Adrien Calvayrac, consultant)
Construit sous l’impulsion d’Apple, le marché des tablettes numériques est aujourd’hui scindé en deux : l’historique Apple et son iPad d’un côté, Google et ses multiples constructeurs de l’autre.
Dans ce duel de titans, quels sont les terrains d’affrontement ? Et surtout, qui aura le dernier mot ?
Un marché bipolaire
L’affrontement qui oppose Apple à ses rivaux ne se joue pas sur le terrain du matériel, où l’iPad règne en maître à près de 50 points devant son premier concurrent. L’affrontement se joue sur le système d’exploitation, où iOS culmine à 57,6% de parts de marché, contre un Androïd en-dessous de la barre des 40%.
Face à la main mise d’Apple, deux autres géants de l’informatique veulent eux aussi tenter la stratégie du « big Apple » – un contenant maîtrisé et un écosystème solide :
- Google, leader du marché OS sur smartphones avec Androïd et principal concurrent d’Apple sur les tablettes, lance une tablette à son nom, en partenariat avec le constructeur Asus. La Nexus 7, au format novateur de 7″, adresse un nouveau marché avec un prix d’entrée très agressif.
- Microsoft, leader incontesté du marché OS sur PC, lance une tablette de sa propre fabrication. La Surface sera déclinée sous 2 versions : une version ARM tournée vers le grand public, concurrente directe de l’iPad, et une version x86 plutôt tournée vers le monde professionnel.
Une stratégie low-cost pour permettre à tous l’accès aux services Google
Pour moins de 200$, Google casse les prix du marché, en proposant une tablette aux caractéristiques plutôt « correctes » : processeur Tegra 3, 1 Go de RAM, une résolution de 1280×800 et une autonomie de plus de 9h en lecture vidéo HD. Ses accessoires sont en revanche assez réduits car elle n’intègre pas de caméra au dos, ni de sortie vidéo ou encore de lecteur de carte. Toutefois, la Nexus 7 se distingue par une bonne connectivité avec Wifi, Bluetooth et NFC.
L’objectif annoncé de ce nouveau produit est avant tout de mettre en avant le contenu, les bénéfices de la firme sur la vente de la tablette étant réduits au maximum afin de permettre à toutes les bourses l’accès aux services Google. Son format « livre », 7 pouces pour 340g, devrait d’ailleurs permettre le lancement du service ebook de la marque dans les meilleures conditions.
À travers la Nexus 7, Google veut donc s’assurer de la mise en avant de ses propres services en ligne et éviter ainsi qu’elle ne soit qu’une passerelle vers internet et les multiples offres concurrentes. Mais au-delà de la promotion de services, la tablette pourrait bien avoir un impact sur les prix du marché, incitant les autres constructeurs à réduire leurs marges pour rester dans la course.
Que serait alors la stratégie d’Apple, qui se positionne sur un marché « haut de gamme et pratique aujourd’hui près de 40% de marge sur ses produits ?
Peut-on s’attendre à voir évoluer le marché des tablettes vers celui du PC : de forts volumes mais de faibles marges unitaires ?
La réponse dépendra fortement du succès rencontré par le nouveau-né de Google. Si la version 16 Go est déjà en rupture de stock, moins d’un mois après sa sortie, c’est à plus long terme qu’il faudra l’étudier, afin de s’affranchir de l’effet d’annonce. Car si les tablettes Androïd sont encore loin derrière l’iPad c’est en partie à cause de leur faiblesse en contenus et applications dédiées disponibles. C’est sur ce point-là que Google sera attendu : hormis la taille de l’écran, il faudra justifier la valeur ajoutée d’une tablette 7″ par rapport à un smartphone, que l’utilisateur possède généralement déjà.
Mais si Google doit encore faire ses preuves, qu’en est-il de Microsoft ? C’est ce que nous verrons lors du prochain épisode…
Pour lire la suite, cliquez ici.