Quelle DSI n’a pas investi durant les dernières années pour mettre en place des référentiels d’architecture ? Malheureusement, ces efforts s’avèrent souvent vains. Une fois la première phase d’alimentation réalisée, les référentiels d’architecture trop compliqués à maintenir sont souvent délaissés alors qu’ils devraient constituer un véritable accélérateur pour les projets de l’entreprise.
Familles d’écueils rencontrés
À cela, plusieurs raisons concomitantes.
Il n’existe en général pas un, mais plusieurs, référentiels d’architecture (les architectures applicatives et fonctionnelles dans un premier référentiel, l’architecture technique dans un second référentiel via une CMDB).
Par ailleurs, de trop nombreux acteurs sont impliqués dans la vie de ces référentiels : urbanistes, architectes SI, architectes de domaine, architectes projet, exploitants…, diluant de ce fait les responsabilités.
Enfin, les processus de mise à jour du référentiel ne font souvent pas partie du cycle de vie projet. Seul le bon vouloir des différents acteurs garantit le maintien d’une information à jour et de qualité.
Usages d’un référentiel d’architecture d’entreprise
Cependant, disposer de référentiels à jour et exhaustifs contribue efficacement aux principaux projets SI.
Dans le cadre d’évolutions des postes de travail, connaître le parc des applications (application client léger, application client lourd, etc.) s’avère nécessaire pour définir la politique de migration.
De même, les projets d’évolution de l’infrastructure doivent forcément s’accompagner de l’étude de l’impact sur le parc applicatif.
L’utilisation de référentiels facilite également la phase d’analyse de l’existant préalable à toute étude dans le cadre d’évolutions métiers.
Il est aussi indispensable de connaitre l’impact applicatif et fonctionnel et de le présenter aux métiers concernés dans le cas de l’externalisation d’un domaine technique.
Enfin, pour garantir l’industrialisation des solutions et donc la réduction des coûts, la mise en place de standards architecturaux est un impératif.
Un contenu bien ciblé
En termes de contenu, plusieurs éléments sont à prévoir :
- L’ensemble des cartographies du SI : fonctions SI, applications, services applicatifs, éléments techniques (tels que les services techniques, les infrastructures…). Les cartographies de l’existant constitueront une première étape, qu’il conviendra d’enrichir avec une vision plus prospective.
- Le catalogue des solutions applicatives et techniques référencées : ensemble des composants validés et recommandés par la DSI pour constituer les réponses SI aux besoins métiers ou techniques.
- Les différents patterns d’architecture : typologies d’architecture à mettre en place afin de répondre aux besoins SI.
Facteurs clés pour une implémentation réussie
Grande question que celle du niveau de granularité des informations contenues dans ces référentiels d’architecture d’entreprise. Se noyer dans un niveau trop important de détail est préjudiciable à la pertinence du référentiel et augmente ses chances de ne pas être à jour. A contrario, un manque d’informations peut nuire aux besoins notamment des projets SI et de ce fait n’avoir plus d’utilité.
Quelques recommandations pour profiter au mieux de ces outils au service des projets SI :
Première condition, accepter d’avoir un outillage multiple… mais mettre en place des processus qui garantissent les corrélations et les mises à jour des informations.
Seconde condition, lancer les premiers chantiers sur un sous-ensemble cohérent (architectures applicative et technique ou architectures fonctionnelle et applicative).
Enfin, dernière condition de succès, travailler à l’insertion du process de définition de l’architecture dans le cycle projet (a minima prévoir les points de contrôle).
A l’heure où les DSI se targuent d’être industrielles, innovantes,… bref, à l’état de l’art, il est temps de mettre en place et faire vivre ces référentiels d’architecture d’entreprise !