[Article réalisé en collaboration avec Isabelle LAPIERRE, Clément LEFRANC et Yassir SALHI]
Annoncée début avril, l’acquisition de Wyse Technology par le constructeur Dell replace la virtualisation du poste de travail au cœur de l’actualité IT. Sur quels axes Dell oriente-t-il sa stratégie VDI (Virtual Desktop Infrastructure) pour faire face à la concurrence ?
Le rachat de Wyse : un positionnement stratégique pour Dell
En rachetant le leader sur le marché du client léger, Dell complète son offre sur la virtualisation du poste de travail. Ces terminaux qui embarquent une configuration allégée permettent l’accès aux postes de travail et applications virtuels.
Baptisée Desktop Virtualization Solution (DVS), l’offre Dell présentée lors du Citrix Synergy 2012 inclut l’ensemble des briques logicielles et matérielles nécessaires pour franchir le pas de la virtualisation.
Dell prend le parti de la simplicité et rend les infrastructures de virtualisation – souvent complexes – plus accessibles grâce à ses offres intégrées supposées faciliter le déploiement.
S’adressant aussi bien aux PME avec l’offre DVS Simplified, qu’aux grandes entreprises via l’offre DVS Enterprise, Dell propose un déploiement complet sur site des serveurs, logiciels et terminaux légers. Un hébergement dans le cloud sous la forme d’une offre Desktop-as-a-Service (DaaS) est également proposé à partir de 30$ par poste et par mois.
La riposte des concurrents
Le géant HP, numéro deux mondial du client léger, a répondu dans la foulée en présentant ses nouveaux modèles de thin-clients et zero-clients.
Cette annonce n’est pas anodine puisque HP qui se positionne sur l’ensemble de la chaîne des infrastructures de virtualisation, des serveurs aux terminaux, vient d’annoncer le lancement d’une offre DaaS hébergée dans ses datacenters.
L’engouement suscité par le marché est tel que plusieurs entreprises viennent emboîter le pas aux deux leaders. Fort du rachat de Sun Microsystems, qui dispose de sa propre gamme de terminaux légers, Oracle construit progressivement son offre VDI intégrée, en capitalisant sur ses infrastructures de stockage et ses serveurs.
L’américain IBM suit lui-aussi de près l’actualité de ses concurrents. Et pour cause : son offre de virtualisation repose sur des terminaux légers issus d’un partenariat avec nul autre que… Wyse ! L’acquisition de Dell fait ainsi planer la menace sur l’avenir de cette alliance et sème le trouble du côté d’IBM.
Le regain d’intérêt pour ce marché peut être annonciateur d’une mutation IT beaucoup plus profonde. C’est le paradigme du poste de travail qui est remis en cause : il devient aujourd’hui virtuel et se désolidarise progressivement du matériel.
Un marché plein de promesses
Depuis plusieurs mois le poste de travail informatique fait couler beaucoup d’encre dans la presse spécialisée : « Le PC est mort ! » ou « L’ère post-PC » sont autant de gros titres que nous pouvons lire.
Une chose est certaine, le poste de travail connaît actuellement une réelle mutation et se transforme en un environnement construit autour des besoins utilisateurs. Cette évolution est suivie de près par les DSI pour qui le poste de travail constitue encore aujourd’hui le premier centre de coûts IT.
Au cœur des entreprises étendues, l’agilité est de mise. Collaborateurs, filiales, prestataires, fournisseurs, tous ont des besoins croissants en termes d’usages informatiques : mobilité, BYOD (Bring Your Own Device), télétravail font plus que jamais partie de leur quotidien. En dissociant les services utilisateurs du matériel informatique, les technologies de virtualisation supportent les nouveaux usages tout en rationalisant les coûts informatiques.
En prenant position sur un marché fortement concurrentiel, Dell cherche à tirer son épingle du jeu en vue de devenir un acteur incontournable de la virtualisation. La firme texane ne compte cependant pas s’arrêter là et entend bien se positionner sur l’ensemble de la chaîne du matériel informatique. Avec le lancement de tablettes sous Windows 8 à l’automne prochain, le message du constructeur est clair : la conquête des entreprises ne fait que commencer.