Quand on parle « économies d’énergie » on pense « chauffer moins », « éteindre les lumières », « isolation » : en d’autres termes « consommer moins ».
Pourtant, en matière d’économies d’énergie, l’un des enjeux futurs passe aussi par « consommer mieux », et surtout, au bon moment !
Comment avoir un usage smart de son électroménager ?
Conséquence d’une augmentation de la production alternative d’énergie et grâce aux compteurs communicants les fournisseurs d’électricité inciteront les usagers à utiliser l’énergie quand elle est largement disponible : jour de grand vent ou après-midi ensoleillée.
Encore très délaissé par les industriels, l’électroménager, au même titre que le chauffage ou l’éclairage, pourrait faire partie intégrante de la Smart Home de demain. L’électroménager a la particularité d’un usage irrégulier et déplaçable dans le temps (machine à laver, lave-vaisselle, aspirateurs…).
L’usage de ces équipements est donc particulièrement adaptable aux indications tarifaires évolutives.
Comment se positionnent les différents acteurs sur cette thématique ?
En 2011, LG lance sa gamme ThinQ. Cet écosystème d’équipements connectés se veut « smart grid ready » : adaptable aux informations du réseau en temps réel ; une machine se lance au moment où l’électricité est moins chère.
Début 2012, Samsung a présenté des prototypes d’électroménagers intelligents « smart grid ready » et a promis d’industrialiser certains équipements qui seraient commandables à distance et à écran tactile.
De son coté, Miele souhaite industrialiser rapidement une machine sécher le linge « enR ready » :connectée à une source d’énergie personnelle, elle permet à tout moment de savoir si sa production d’électricité sera suffisante pour alimenter son équipement tout au long de l’utilisation.
Si certains acteurs commencent à se positionner sur ce marché, ils peinent à avoir une politique volontariste sur l’industrialisation de l’électroménager intelligent.
- Plusieurs raisons à cela :Selon une étude menée par Frost&Sulivan en 2011, 66% des sondés sont prêts à investir dans de l’électroménagers intelligents mais 55% veulent rentabiliser leur équipement dès la première année.
- Les protocoles de communication au sein du domicile ne sont pas normalisés.
On peut regretter l’absence d’accord passé entre fournisseurs d’énergie et constructeur d’équipements. En effet, sans cela, comment statuer sur le langage et les moyens utilisés pour que compteurs les machines puissent communiquer ? Comment peut-on industrialiser un équipement qui peut être obsolète dès les mois qui suivent ?
Et bien que fournisseurs et équipementiers commencent à y réfléchir –cf Alliance Zigbee, expérimentations diverses – la concrétisation est d’autant plus lente à se mettre en place que l’appétence client est incertaine.
Le smart appliance pour demain ou pour après-demain ?
Que ce soit un manque d’intérêt financier ou de conscience énergétique, les consommateurs ressentent encore peu le besoin d’investir dans de l’électroménagers intelligents.
Mais les engagements politiques risquent de faire évoluer rapidement le panorama énergétique français et des transformations radicales sont en train de se préparer. De plus, il est fort probable que la prise de conscience énergétique et l’intérêt pour ce type d’équipement qui sait se lancer de manière autonome au moment le plus économique seront initiés par l’augmentation et la variabilité du prix du kWh.
Mais en attendant, cette prise de conscience les industriels commencent à commercialiser leurs produits tactiles et commandables à distance, pour faire valoir leurs compétences dans le domaine de smart appliance. Les différents acteurs doivent se positionner dès aujourd’hui sur ce segment très particulier car ils doivent à tout prix anticiper les futurs besoins du consommateur qui pourraient se développer dès l’apparition des compteurs intelligents.
[Article rédigé en collaboration avec Vera Drouhet]
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