[Tribune rédigée en collaboration avec Gérôme Billois]
La mise en place d’un Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI) doit s’appuyer sur une stratégie solidement établie définie lors d’une étude d’opportunité préalable. À l’issue de cette étude, périmètre, cible d’alignement, organisation et chantiers de mise en conformité ont été cadrés. Dès lors, il s’agit de se lancer dans l’implémentation à proprement parler : quels sont les facteurs clés de succès pour assurer une mise en œuvre efficace ?
Optimiser le planning de mise en œuvre
Tout en respectant les très nombreuses dépendances entre les processus du SMSI, il est tout à fait possible d’optimiser leur implémentation pour paralléliser les tâches et ainsi raccourcir le planning de mise en œuvre.
La mise en place d’un SMSI peut ainsi s’organiser en deux grands chantiers principaux :
– D’une part, la mise en place du système de management en lui-même. Il faut définir les processus (pilotage, sensibilisation, contrôle et mesure de l’efficacité, etc.), et les implémenter. Le processus de pilotage sera bien entendu le premier à être étudié.
– D’autre part, la mise en place de la gestion des risques, pilier de la démarche ISO 27001. Elle débute par la définition du processus de gestion des risques et la réalisation de l’appréciation des risques. Une première analyse rapide et macroscopique a déjà été menée lors de l’étude d’opportunité, afin d’identifier les chantiers de sécurité à démarrer au plus vite (PCA, IAM, chiffrement, etc.). Lors de cette deuxième étape, il s’agit de réaliser l’analyse détaillée des risques de sécurité répondant aux exigences de l’ISO 27001. Elle permettra d’affiner et compléter les chantiers de sécurité qui auront été lancés en parallèle avec leur documentation.
Cette parallèlisation et les dépendances fortes entre les différents chantiers nécessitent bien sûr un suivi de projet rigoureux afin d’identifier au plus tôt les éventuelles dérives de planning !
Faire adhérer les opérationnels à la démarche
Si le responsable SMSI – bien souvent le RSSI, même s’il peut également être un acteur métier– et son équipe sont les pilotes du projet, il ne faut pas négliger la contribution des opérationnels avec lesquelles il est nécessaire de mettre en place une coordination forte.
Au-delà de la sensibilisation et de la conduite du changement qui s’adresse à tous les collaborateurs du périmètre ciblé, il est primordial de s’assurer de la mobilisation des équipes opérationnelles en charge de la mise en œuvre des projets de sécurité. L’enjeu va bien au-delà de la réalisation des projets sécurité selon le planning et les modalités prévues. En effet, passée la phase projet, ce sont eux qui maintiendront les mesures de sécurité implémentées et la documentation : leur appropriation garantira la pérennité du niveau de sécurité ciblé.
Construire pour le futur
L’amélioration continue occupe une place clé dans les principes de l’ISO 27001. Dès lors, il est tout à fait acceptable de commencer par mettre en place une cible pragmatique dans la situation actuelle de l’organisme, tout en se projetant dans une stratégie d’évolution du SMSI plus ambitieuse à moyen terme.
Bien que le premier cycle Plan-Do-Check-Act soit principalement celui de la mise en place et de la découverte, il est également celui où les fondations du SMSI sont posées. Il est donc important d’avoir dès ces premières phases les potentielles évolutions du SMSI en tête (une extension du périmètre par exemple). C’est particulièrement vrai pour la définition et la mise en place des processus, qui doivent pouvoir survivre aux changements de périmètre et d’organisation sans devoir subir une refonte complète.
La mise en place du SMSI doit ainsi être considérée comme un projet à part entière, mais ce n’est qu’un début : c’est également un tremplin pour assurer la pérennité de la démarche et l’adhésion des acteurs dans le temps !