Question saugrenue ? Peut-être, d’autant que comme nous avons pu le souligner tout au long de la Synthèse Solucom que nous avons fait paraître sur la DSI en 2015, la dynamique reste très forte dans le secteur des technologies de l’information.
Nouveaux modèles économiques, nouveaux usages, nouvelles formes d’organisations. Les besoins en solutions informatiques exprimés par les directions métiers, les partenaires et les clients restent importants, les opportunités à saisir nombreuses pour accroitre le service rendu par la fonction SI et l’utilisation de SI n’est pas prête à disparaître.
Des analyses que nous avons formulées dans la Synthèse, nous pouvons déjà tirer un enseignement majeur : dans les années qui viennent, les DSI performantes seront celles qui auront su acquérir une forte réactivité et une vitesse opérationnelle optimale. Car plusieurs facteurs imposent à la DSI d’accroître sa vitesse de prise de décision, de prise en compte de nouveaux besoins et de prise en main de nouvelles technologies.
L’arrivée de solutions cloud prêtes à l’usage bouscule les habitudes des DSI. Elle imposera à la DSI d’être en « compétition » avec d’autres fournisseurs si elle ne sait pas se repositionner en garant de la qualité et sécurité d’un SI morcelé et en voie d’externalisation.
Alors pourquoi une telle question ? Nous avons identifié que les DSI vont renforcer leurs compétences internes par des profils plus « marketing » et « commerciaux », que ces organisations seront structurées pour être des gestionnaires de services et non plus des constructeurs de solutions. Qu’elles devront renforcer la gestion de la relation à leurs clients ; mieux les écouter, anticiper leurs besoins, développer un marketing de la
DSI. Nous avons dépeint des utilisateurs imposant leur choix d’équipements, capables d’aller sélectionner des solutions plus performantes en fonction de critères de qualité, de rentabilité, d’efficacité, d’ergonomie, chez d’autres fournisseurs que la DSI. Des utilisateurs qui accèdent à des
magasins d’applications pour se « servir », « essayer », « jeter ». Alors peut-être bien que le mot « utilisateur » n’est plus le bon.
Le rapport de l’individu à l’informatique semble progressivement devenir celui d’un consommateur. Si les DSI ont appris à considérer les directions métiers comme des « clients », les collaborateurs de l’entreprise restent bien souvent des « usagers ».
Envisager qu’en 2015 il n’y aura plus d’utilisateurs mais des consommateurs d’informatique n’est peut être pas une idée si absurde. La proximité du consommateur, l’image qu’il se représente d’un produit, la relation continue qu’il entretient avec une marque sont quelques éléments essentiels d’une relation réussie entre une entreprise et ses clients. En 2015, la DSI devra peut-être transposer des pratiques marketing et commerciales pour réussir à satisfaire ses « consommateurs ».